Né dans le fin fond d’une banlieue à problèmes de Hambourg, en Allemagne, Wim a vite compris une chose dès son enfance : La vie est une chienne.

Dernier fils d’une famille comptant déjà quatre enfants, sa mère était une serveuse dans un petit café et il n’a jamais connu son père. D’ailleurs, tradition familiale, tous les enfants de la famille Wagner étaient de pères différents. La mère de Wim, Anke, changeait beaucoup de compagnon, et c’était habituel de voir un quelconque homme entrer dans leur petit appartement, et cela ne choquait personne tant c’était habituel.

Mais revenons à Wim. Le jour de sa naissance, il faillit y rester. Beaucoup de complications, et il passa sa première semaine à l’hôpital avant de rentrer avec sa mère. Une fois chez lui, sa vie au sein de sa famille pu réellement commencer.

Son enfance ne se déroula pas aussi bien qu’il le souhaitait. Si tout était acceptable avant son entrée à l’école, ses premiers pas dans une salle de classe à ses six ans se révélèrent catastrophiques. Et très vite, certains élèvent de la classe commencèrent à le prendre à part. Incapable de se défendre car trop faible, Wim se contentait de subir en silence.

Mais si ses relations sociales étaient désastreuses, ses résultats scolaires étaient épatants à la grande surprise de ses professeurs. En effet, ses professeurs avait déjà vu passer tous les précédents frères et sœurs de Wim, et tous se confondaient dans leur médiocrité. Manque de sérieux et de travail, et l’absence totale d’un soutien de la part leur mère n’arrangeait pas la chose. Mais Wim, sans que personne ne sache vraiment pourquoi, n’était pas qu’intelligent, mais aussi très sérieux, méticuleux, presque trop même. Parce que Wim savait. Il savait que son travail était la seul chose qui lui permettrait de s’en sortir, lui qui était issu d’un milieu très pauvre. Puisqu'il brillait en classe, on lui fit passer des tests de qi, qui révélèrent qu'il était surdoué. Mais cela ne changea pas la situation: Wim travaillait coûte que coûte, ses camarades le martyrisaient, ses professeurs l'encourageaient et sa mère était relativement absente.

Et c’est sur cette voix qu’il passa ses premières années. Puis il arriva au collège. On l’avait prévenu que le collège était plus dur que l’école primaire. Mais ce qui était plus dur pour lui, c’était affronter les autres. Toujours plus méchants, et lui toujours plus incapable de riposter, son calvaire continua. On le traitait d’intello, parce qu’il était premier de sa classe, parce qu’il était un crack en physique chimie, parce qu’il avait toujours réponse à tout. Et il apprit une chose qu’il n’aurait jamais voulu apprendre. Sa famille avait toujours été pauvre, et l’arrivée de deux nouveaux enfants, une fille et un garçon, n’arrangea pas la situation. Alors comment le maigre salaire de sa mère pouvait suffire à couvrir tous les besoins de la famille ? Alors le le plus grand de ses frères expliqua la vérité à Wim. Sa mère se prostituait.
Évidemment, cela le perturba. Et bizarrement, il était l’un des rares à ne pas être au courant. Le deuxième travail de sa mère était bien connu dans le quartier. Wim ne savait pas trop quoi penser de tout cela. Alors il évita d’y penser. Parce qu’il avait franchement déjà assez de problème comme ça au collège. Victime, c’était devenu pour lui habituel d’être le défouloir des élèves de sa classe. C’était la victime idéale. Faible, pas d’ami, et qui ne dit jamais rien. Mais un jour, un éclair traversa subitement son cerveau déjà bien éclairé, et suite à une énième insulte d’un de ses camarades, il riposta. Pourtant, tout commença comme à son habitude…

-Hey, Wim !

L’intéressé se retourna. Wim regarda son interlocuteur. Peut-être plus petit que lui de quelques centimètres, il devait cependant peser plus de vingt kilos que lui. Quelques boutons, un appareil dentaire et un sweet-shirt idiot, il ressemblait à l’archétype de l’adolescent crétin par excellence. Wim se contenta de le regarder. Il le connaissait très bien, ce garçon, puisque c’était l’un de ses bourreaux.

-Paraît que ta mère a couché avec le concierge.

Wim ne releva pas, et ne chercha pas à le nier, puisque c’était très probable. Il n’éprouvait cependant aucune aversion envers sa mère, puisqu’il savait très bien qu’elle le faisait pour faire survivre sa famille.

-Elle fait ça à tout le monde, ça s’rait combien avec moi, hein? Tu peux pas imaginer c’que j’vais lui faire…

Rire goguenard. Wim avait juste envie de le frapper, mais avec sa force inexistante, ça n’aurait servi à rien. Alors il se servit de ce qui lui restait : Sa logique, ses pensées, son cerveau. L’envie de se venger persistait, alors, moins direct et plus fourbe, il commença son petit complot. Et l’occasion se présenta.

Un voyage scolaire était organisé par son collège. Ne pouvant évidemment pas y participer à cause du prix de celui-ci, Wim remarque qu’une autre personne, faisant partie de ceux qui prenait un malin plaisir à l’embêter, y allait. Sale gosse de riche, pensa-t-il. Le lendemain, ce dernier déposa la somme d’argent nécessaire dans son casier. Lorsqu’il ouvra celui-ci, Wim en profita pour intercepter son code. Et lorsqu’il fut enfin seul près des casiers, il l’ouvrit. Et pris l’argent.

Il eut un moment d’hésitation. « … C’est quand même malhonnête… » Qui se dissipa très vite. « Mais il le mérite, non ? ». Mais Wim ne pris pas cette argent. Non, ç’aurait fait de lui un voleur, ce qu’il n’est pas. Alors, plus fourbe qu’il ne pensait l’être, il glissa cet argent dans la fente d’un autre casier. Celui qui avait insulté sa mère.

C’était parfait.

Sourire aux lèvres, il retourna chez lui. Impatient.

Le lendemain, l’autre blêmit ne voyant plus son argent. Et Wim jubilait intérieurement. On ne le soupçonnerait pas. Personne ne le soupçonnerait. Et lorsque le second ouvrit son casier, les billets éparpillé dans le casier, tout le monde l’accusa. Il fut traité de voleur, et ses tentatives de prouver son innocence de faisaient que l’enfoncer. Il passa devant le directeur, et fut finalement virer de son établissement.

Quelle joie.

Tout de même mal à l’aise, Wim se persuada du bien-fondé de son action. Il le méritait. Oui, il méritait ça ! Car après tout, pourquoi s’en prenait-il à lui ? Lui qui n’avait jamais rien fait ! Ce n’était pas une vengeance, c’était la justice.

Ses petites manigances fourbes ne s’arrêtaient pas, et Wim se vengeait de tous ceux qui l’avaient fait ou continuaient de le faire souffrir. Son petit jeu fut cependant stoppé lors de son entrée au lycée. Une lettre, déjà ouverte, déposée sur la table du salon, l’attendait. Sa mère, assise sur le canapé, lisait tranquillement un magazine people aussi vide que stupide. Lorsqu’elle aperçut Wim, elle lui sourit, avant de lui lancer nonchalamment :

-Bah ! Faut bien que tu partes un jour… Et peut-être que toi tu feras quelque chose de ta vie.

Le jeune homme attrapa la lettre. Yuukou ? Il en avait vaguement entendu parler, mais ne penserait pas qu’il puisse un jour aller dans une école comme celle-ci. Pour une fois, il se dit qu’il avait, finalement, peut-être un peu de chance. Il y entra pour le lycée. Certains commencèrent déjà à l’embêter. « Je dois avoir la tête de l’emploi… non ? » Sûrement, pour que tout le monde s’acharne sur lui comme ça. Mais, devenu un habitué des coups bas bien calculé et des vengeances froides, il s’évertuait à rendre la pareille à ceux qui l’embêtaient. Et il ne se rendit même pas compte, pensant juste qu'il avait pris de l'assurance, que la victime qu’il était n’avait pas disparu, mais qu’elle s’était muée sous la peau d’un bourreau.

Wim n’est pas heureux, et il ne le sera probablement jamais. Toujours occupé par un problème et pessimiste, il est incapable de voir le positif et se concentre toujours sur le pire. Ce qui a tendance à énerver son entourage, car c’est typiquement le genre d’élève qui, même avec une note excellente, sera déçu à cause de la seule erreur de sa copie.

Car Wim est perfectionniste et s’interdit toutes erreurs. Chaque travail qu’il entreprend se doit d’être parfait, et aucune tâche ne doit troubler ses efforts. Mais sa recherche impossible du parfait l’oblige à travailler encore plus que n’importe qui, ce qui fait de lui un drogué du travail, ne dormant plus car se refusant d’abandonner un devoir qu’il n’a pas jugé satisfaisant. Masochiste aussi, car il éprouve beaucoup de plaisir à travailler sans relâche. Et même si sa spécialisation reste la physique chimie, il ne néglige pas le reste et principalement sa culture générale, et il en sait aussi beaucoup sur les sciences et mathématiques en général et l’Histoire. Et c’est son éternel acharnement, son refus de ne pas comprendre, son intelligence inné et sa persévérance presque surnaturelle, tous combinés, qui ont fait de Wim l’un des élèves toujours au top des classements, absolument pas prêt à céder sa place. Il est d’ailleurs si peu habitué à l’échec que ceux qui se présenteront à lui auront le mérite d’ébranler toute sa confiance. La raison de ce comportement est très simple: Ayant vécu dans un milieu peu favorisé, il sait ce qu'il l'attend si il ne travaille pas. Alors il fait tout, évidemment de trop même, pour éviter ça.

Très lunatique, c’est avec une facilité déconcertante que Wim change d’humeur, passant d’un ennui profond à une joie intense en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Rares sont ceux qui comprennent vraiment ce qui lui provoque ces changement d’humeur. Mais sachez que son cerveau travaille à 200 à l’heure, et c’est rapidement qu’une idée quelconque peut venir bouleverser son humeur.

Wim a l’habitude de se faire maltraiter par ses camarades. Après tout, on repère très (trop) vite qu’il est l’intello de service. Mais Wim est différent des habituelles victimes, pour la simple et bonne raison qu’il encaisse les coups, mais arrive toujours à rendre la pareille. Rancunier, il n’oublie rien. Et le jour où vous aurez oublié, lui, s’en souviendra et se vengera de façon froide et calculé, une vengeance parfaitement à son image. Alors prenez garde à ne pas trop le chercher, parce que vous allez le trouver. N’oubliez pas aussi qu’il est manipulateur, et c’est aisément et sans culpabilité aucune qu’il usera des autres contre vous.

Évidemment, sachant cela, il est aisé de comprendre que Wim est loin d'être un expert en relation sociale. Ayant depuis peu repris plus confiance en lui et ayant appris à ne plus se laisser abattre aussi facilement, il reste encore très stressé lorsqu'on commence une discussion avec lui. Encore plus quand les contacts physiques, même une simple étreinte, commencent à se faire. C'est étrange de savoir ça, surtout que Wim est capable de tenir tête de manière remarquable à ses ennemis.

Mais ce jeune homme n’est pas que ça. Parce que son esprit habituellement embrouillé s’éclaire lorsqu’il s’adonne à ses passions : Principalement la science. Persuadé que tout s’explique par la science, Wim en connaît un rayon, et est spécialiste de la physique et mécanique quantique. Sa chambre s’emplit de livres sur le sujet et de feuilles de calcul lorsqu’il essaie de démontrer quelque chose. Parce que lorsqu’il réfléchit à ses sciences, ses problèmes habituels s’envolent, ne restant plus que lui-même, ses pensées, et le monde, scientifiquement parlant. C’est aussi un passionné d’histoire, spécialement celle du dix-neuvième et vingtième siècle. Collectionneur aguerri, il amasse de nombreux objets de différentes époques, notamment des appareils électriques, qu’il prend grand soin à réparer lui-même. Il prend aussi plaisir à jouer du piano en tant qu'amateur. En revanche, il a horreur du sport. Asthmatique et de faible constitution, chaque effort se transforme en calvaire, et c'est avec plaisir qu'il ne s'entretient absolument pas.
Après, s’il y a une chose qui ferait de lui une bonne personne, ne serait-ce qu’une personne acceptable, c’est sa capacité à aider les autres. On lui demande, il ne refuse jamais. Wim est toujours prêt à aider les autres. Peut-être car il aurait bien aimé qu’on l’aide, lui aussi, lorsqu’il était incapable de se défendre. Alors il n’a pas envie que d’autre se retrouve dans le même cas que lui. Si vous souhaitez vous venger de quelqu’un, il vous aidera aussi.
Mais au fond Wim est quelqu’un de sympathique. Pas méchant, il n’est juste pas encore tout à fait à l’aise socialement parlant.