« Soit. Si vous désirez que je vous parle de mon passé, cela ne me dérange pas le moins du monde.

Ma mère s'appelait Araka Ishiwaka, prenant le nom de famille Hodskin une fois mariée à mon père qui lui, s'appelle Mark Hodskin. Et puis, il y a également Ash Hodskin, mon frère aîné de deux ans. Bien, maintenant que vous connaissez les noms des personnages composants ce qui me sert de famille, nous pouvons commencer.

A ma naissance, ma mère, ma brillante mère décéda. Le début de l'accouchement se déroulai plutôt bien mais, après m'avoir expulsé, ma mère perdit connaissance et la ramener fut tout simplement impossible. Elle était morte. Mon père avait été dévasté, ne comprenant pas sur le coup que ma mère mourrait, il avait été évacué de la salle par le médecin et les infirmières pendant que j'hurlais à plein poumons. Mon frère aîné n'avait pas non plus comprit, trop petit. Pas bien glorieux, n'est-ce pas ? En apprenant la nouvelle, mon père avait été dévasté, complètement perdu. S'occuper seul de deux enfants ? Sans l'aide de sa fabuleuse femme ? Oui, mon père est un simple d'esprit. Du moins, il est de loin le plus normal de notre petite famille. Ma mère était une mathématicienne de génie, elle avait écrit un livre et était fortement reconnue pour ses différents talents. Son cerveau devait être délicieusement semblable à une machine. Un peu comme le mien et celui de mon aîné.

Mais passons, je grandis à Londres avec Ash et mon père. Petits, nous étions déjà en rivalités. Mon frère se considérant plus intelligent que moi et je refusais de lui laisser cette victoire. Nous passions notre temps à nous affronter de diverses façons, que ce soit par des exercices de déductions, des jeux de sociétés ou des exercices donnés par notre père qui n'arrivait même pas à les résoudre lui-même. A l'époque, naïfs, nous pensions que nous étions normaux, que les autres enfants étaient comme nous. Mais lorsqu'on sortit dans un parc en compagnie de notre père et qu'on vit les gamins jouer avec des seaux, des pelles, des râteaux et nous demander d'être... amis, on eut la trouille. Qu'étaient tout ces simples d'esprits ? Ainsi, notre père n'était pas si étrange que cela ? Ce fut par ailleurs ce jour-là que je mordis au sang un autre enfant qui m'avait supplié d'être son ami. Crétin.

Mon enfance fut marquée par une grande rivalité avec Ash, la découverte de nos intelligences supérieures et la naissance de nos personnalités atypiques. Notre père se désolait de nous voir devenir des êtres à part, dénués d'empathie, dénués d'obéissance, de respect. Combien de fois je lui fis du mal sans le vouloir réellement ? Sans parler qu'à l'école, c'était compliqué: nous refusions l'autorité du professeur. Ash balança un jour son cahier à la face de son proviseur en le traitant d'imbécile, de sous-être dénué d'intelligence et d'esprit. Bien sûr, il fut viré. Quand j'y repense, notre père en a réellement bavé mais il n'a jamais abandonné, je l'admire pour cela. Gérer deux sociopathes de haut niveau, ce n'est pas une mince affaire surtout que nous ne lui témoignons aucune reconnaissance, aucun amour. Le courage, c'était certainement la marque de fabrique de notre père.
Ce fut dans mon enfance aussi que je découvris Sherlock Holmes, les romans et nouvelles de Sir Arthur Conan Doyle et son fabuleux personnage dont je me sentais étrangement proche. Petite, je ne rêvais que d'une chose: devenir comme SH. Aussi classieux, aussi brillant.

Mon père, afin d'essayer de gérer notre énergie, nous inscrivit à des sports. Je fis du karaté, de la natation et il me prit également des cours de piano. Heureusement qu'il avait de l'argent ! Ça aide quand on vient d'une grande famille riche. Et ça m'intéressait alors que je faisais de mon mieux.

Mon adolescence fut encore plus houleuse. Mon père me confia aux bons soins d'un psychologue qui m'aidait à gérer mon trouble. Je ne voyais pas l'utilité, ce type m'écoutait parler, il m'aiguillait de temps en temps. Il y a des fois où je lui en faisais voir de toutes les couleurs; ça m'amusait. Mais il m'a été utile, grâce à lui, j'ai minimiser mes conneries. Avec les adolescents qui m'embêtaient, j'ai faillit en tuer plus d'un, surtout que mon esprit était tout à fait prêt à élaborer un plan afin de les tuer. Ne pas me salir les mains, tout faire pour que cela passe pour un suicide ou un accident. Ce serait simple. En outre, je ne le fis jamais. J'avais beau me passionner pour les psychopathes, leur mode de pensée, je ne fis jamais rien comme eux. Nourrissant simplement la volonté de les étudier, d'être plus proche d'eux.
Quant à Ash, dans mon adolescence, il m'en faisait baver. Il me faisait faire des choses pas possibles, m'obligeait à le suivre dans ses expériences étranges. Et comme on s'ennuyait terriblement, on essayait un peu de tout. On toucha à la drogue mais je n'y toucha qu'une fois, pas plus. Je n'aimais pas cette sensation de perdre mon esprit, de ne plus être consciente de la réalité.

Puis, mon père apprit je ne sais comment l'existence de Yuukou, de l'archipel en question. Une école de génies. Ça m'intéressait grandement, pourrais-je là bas trouver des êtres ayant un cerveau semblable au mien ? On partit donc à mes dix-neuf (récemment donc) ans pour Yuukou, mon frère en ayant alors vingt et un. Lui aussi méritait amplement d'aller là-bas, même si je soutiens que mes capacités d'analyse, de déduction et mon intelligence sont bien plus élevées. Mon père s'installa là-bas, nous inscrivit et... et à nous de jouer ? Du moins, à nous de nous trouver un studio potable, de bosser, de réussir. Cependant, je refuse catégoriquement de vivre avec Ash, le voir tout les jours à l'Académie, c'est bien suffisant. »

Jiyū est une sociopathe. Cela serait-il suffisant à la décrire ? Non, car il y a différentes sortes de ces personnes bien à part. Dotée d'un cerveau qui ferait pâlir une machine, la jeune fille réfléchit très rapidement et déduit des choses tout aussi vite, avec logique et sérieux. Ainsi, rien d'un regard, elle se fait vite une petite idée de vous. Dans son coin et souvent avec un livre portant sur son idole ultime; Sherlock Holmes, elle passe son temps à lire et relire ses aventures. Elle aimerait devenir comme lui, aussi classe, aussi intelligente. Et puis, dans son enfance, en découvrant les livres de Sir Arthur Conan Doyle, elle s'est immédiatement identifiée à SH. Elle aussi, le manque d'intelligence chez les autres la rebutait, l'agaçait. Elle ne retenait pas des choses que son cerveau considérant comme inutile pour la suite des choses: le système solaire ? Ça lui passe par la tête. Comme beaucoup d'autres choses. Malgré cela, tout ce qui est important à ses yeux est bien ancrés dans son cerveau, elle n'a qu'à se concentrer afin de déterrer de là ce dont elle a besoin.

Mais ce "cadeau", cette intelligence à conduit à une asociabilité flagrante. Jiyū ne sait pas se faire d'amis et ne veut pas se faire d'amis. Pourquoi s'embêter avec des esprits pareils ? Non, cela est inutile, du moment qu'elle a son cerveau, tout ira parfaitement. Son but étant de devenir Profiler - ou encore mieux, Détective comme son idole -, elle se consacre entièrement à ça. Parce que les crimes parfaits, ça la passionne. Les esprits semblables au sien, ça la fait rêver. Souvent, elle s'imagine commettre le meurtre parfait, elle avait déjà pensé à celui de son frère qui, comme elle, est une intelligence supérieure, un sociopathe de haut niveau. Plus qu'elle. Un peu de poison dans le thé qu'il aime tant prendre. Le psychologue l'ayant suivit durant son adolescence rassurait M. Hodskin qu'il ne fallait pas s'inquiéter: elle pensait peut-être à ce genre de choses mais elle ne le ferait pas. Elle serait apparemment du côté des anges. "Mais je ne suis pas l'un d'eux". A t-elle vivement précisé.

Sportive, Jiyū s'y connaît surtout en karaté. Elle a fait beaucoup de sports durant son enfance mais de tous, elle préféra la natation et le karaté. La natation car l'eau, elle l'apprécie beaucoup, l'eau l'apaise, lui permet de laisser libre cours à ses pensées. Et pouvoir se défouler au karaté, frapper de toutes ses forces, voir ses ennemis au sol, elle aime ça. Cependant, ce ne sont que des choses qu'elle apprécie, elle ne fait plus de sport, se contentant de se laisser aller dans l'eau, sur le dos, yeux clos. Pour ce qui est du karaté, les techniques sont restées et quand l'envie lui prend, elle va dans la salle adéquate. Son adolescence fut marquée notamment par la musique, en particulier le piano dont la mélodie lui fait un bien fou. Elle aimait jouer des musiques tristes, mélancoliques qui faisaient frissonner son père et rire son frère qui ponctuait le tout d'un "Tu joues comme un pied, petite sœur, même le voisin jouerait mieux que toi." Mais elle n'en fait plus non plus, elle est vouée à l'étude des pensées humaines, elle veut débusquer les tueurs intelligents, résoudre des enquêtes compliquées.

Totalement dénuée d'empathie et se fichant bel et bien des règles, Jiyū n'est pas un cadeau. Elle ne comprend les notions d'amitié, d'amour et toutes ces choses auxquelles les gens "normaux" semblent s'attacher. Pourquoi avoir des amis ? Un ou une meilleure ami(e)s - voir les deux ? Un petit-ami comme les filles disent ? Pourquoi tout ça ? Elle ne comprend pas ce que ça peut apporter. Impulsive et blessante, elle ne semble pas prendre conscience que dire la vérité de plein fouet, balancer sa franchise extrême peut blesser certains. Parce que que la demoiselle n'a aucune limite, elle balance tout ce qu'elle sait sans prendre gare, se fichant bien de ce qui pourrait vous blesser. Détestant tout ce qui rapporte aux figures d'autorité, Jiyū a bien du mal avec les professeurs, les policiers, la justice qu'elle trouve bien souvent, injuste, réduite d'intelligence. Et ne pensez pas que la jeune fille est calme. Elle est au contraire assez colérique et si vous l'agacez, elle hurle. Si vous ne répondez pas à ses questions, elle s'énerve, elle gueule, elle frappe.

Voilà donc la demoiselle en gros. Ce n'est pas un cadeau, je vous l'assure.